L’altruisme naturel des enfants se cultive par la méditation - vidéo gratuite de la méditation altruiste par Matthieu RICARD

Bien que naturel, l’amour altruiste se cultive, contrairement à ce que l’on pourrait penser, et cela grâce à la plasticité de notre cerveau (capacité à créer de nouvelles connexions entre les neurones et à renforcer les synapses déjà existantes).

Dans son imposant ouvrage, Plaidoyer pour l’altruisme. La Force de la bienveillance (Pocket, 2014), Matthieu Ricard (moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire, formé à l’Institut Pasteur) expose un grand nombre d’études où sont démontrés, grâce aux techniques récentes d’observation médicale, les effets de la méditation altruiste sur le cerveau. En quelques semaines seulement, à raison d’une vingtaine de minutes de méditation quotidienne, il a été établi que les aires cérébrales dévolues à la compassion ont été renforcées de manière significative sur un panel de sujets-tests. Leurs témoignages, après deux mois d’exercices, vont tous dans le même sens : les sujets éprouvent davantage de joie, de bienveillance et d’enthousiasme dans leur vie quotidienne. Parmi les autres bienfaits de la méditation, il a également été prouvé qu’elle renforçait la concentration et assurait un meilleur contrôle des émotions. Pourquoi alors se priver d’autant d’effets positifs ?

Voici donc un petit exemple de méditation altruiste facile à réaliser avec les enfants – ou sur soi-même !

Posture.

Assis sur une chaise, dos bien droit, les mains posées sur les genoux, paumes vers le bas, jambes décroisées, pieds bien à plat sur le sol, yeux clos, la posture doit être ferme, mais pas trop raide non plus. Il est important de ne pas être avachi, mais aussi d’être dans une position confortable.

Durée et fréquence de la méditation.

Au départ, on privilégiera des méditations courtes, de trois à cinq minutes. Puis, après quelques semaines, on pourra allonger la durée à une dizaine de minutes.

Pour un travail efficient, il est recommandé de pratiquer au moins une fois par semaine, si possible davantage. Mais on fera selon les disponibilités en étant conscient que, même à raison d’une séance hebdomadaire, ce temps ne sera pas perdu.

Déroulement.

Dans une tonalité neutre, calme, propice à la détente, on demandera aux enfants de se concentrer sur leur respiration pendant quelques secondes, en laissant passer les pensées qui fatalement viennent à l’esprit, en les accueillant sans jugement.

Puis on leur demandera de focaliser leur attention sur un être cher. Maman, papa, mamie qui est peut-être malade, nounou, ou leur petit animal de compagnie… On leur demandera d’y penser très fort avec beaucoup d’amour. Ils pourront imaginer qu’ils prennent cette personne aimée dans leurs bras, qu’ils lui font un câlin… Ils imagineront tout le bien qu’ils lui souhaitent.

On restera sur cette idée quelques minutes. Deux ou trois. Pour les premières séances, on pourra s’arrêter là.

Après quelques jours d’entraînement, on pourra continuer en demandant aux enfants d’étendre la compassion qu’ils éprouvent pour l’être cher auquel ils pensent à d’autres personnes moins proches, par exemple des amis. Ils pourront penser à une personne malade et lui souhaiter de guérir…

Enfin, on pourra leur demander de penser avec bienveillance à toute l’humanité, à des personnes qu’on ne connaît pas, des personnes qui vivent à l’autre bout de la terre… On les encouragera peut-être à imaginer des enfants vivant dans des conditions moins confortables qu’eux et à leur souhaiter le meilleur…

(Article extrait de mon livre, J’anime mes premiers ateliers philo avec les enfants, activité proposée en prolongement des ateliers philo sur l’amour).

 Voici une méditation altruiste guidée par Matthieu Ricard :

Pour accéder directement à la méditation altruiste: avancer jusqu'à 1h19.

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