ECRANS ET ADOLESCENTS: un jeu de 81 cartes gratuites pour réfléchir - par Ellen Bales

Voici une série de 81 cartes de conversation, réalisée par Ellen Bales (auteure, formatrice et consultante en neuro-éducation), pour aider les adolescents à réfléchir sur l'impact des écrans dans leur vie quotidienne.

Ces cartes à télécharger et imprimer gratuitement (PDF) pourront servir de questions de départ (à piocher de façon aléatoire, par exemple) lors d'un atelier philo autour de la question: "Peut-on vivre sans écran?"

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Et pour alimenter la réflexion, voici 2 citations à questionner:

"Je m’aperçois de plus en plus que, dans ce monde dégradé dans lequel nous vivons, où il y a une telle hégémonie de tout ce qui est chiffre, de tout ce qui est matière, de tout ce qui est statistique, les chiffres contre ce que je tiens entre les mains... L’enfant est l’ultime provocation. Ce n’est pas pour rien que [l’enfance] est sujette à un pilonnage sans merci de la part de notre société. Il y a toute une industrie effarante qui n’a pour but que son extinction, que l’extinction du royaume de l’enfance. Quand on place un enfant de 3 ou de 4 ans devant un ordinateur, c’est du meurtre, tout bonnement. La petite enfance, c’est l’âge des noces avec le réel, des noces avec le sens, les sens. Quand un enfant touche tout, vibre avec tout, se roule dans la terre, prend tout à la bouche, goûte tout, c’est l’extase des sens et c’est l’apprentissage de la liberté absolue. Parce que quelqu’un qui a eu une enfance ne sera jamais un bon petit étroit citoyen, ce n’est pas possible. Parce qu’il a pris contact avec l’immensité du réel qui l’entoure."

Christiane Singer, écrivaine (RTBF, 2004)

"Pas d’écran du tout avant 3 ans. Les enfants sont hypnotisés par un smartphone et ils sont addicts en quelques jours. Ils deviennent addicts au smartphone qui les hypnotise, qui altère le développement cérébral. Un smartphone, ou un écran, n’établit pas d’interaction. Mon ordinateur ne m’a jamais souri. Or un bébé, un enfant, a besoin de sentir l’autre. Il a besoin d’apprendre à décoder ses gestes, ses mimiques pour se synchroniser avec l’autre. S’il y a trop d’écran (c’est vite acquis, 3 heures par jour), il n’apprend pas les interactions. Il a un trouble de l’empathie, donc il est soumis à ses pulsions, comme on le voit aujourd’hui chez beaucoup d’adolescents, garçons et filles, qui ne contrôlent pas leurs émotions, et qui passent à l’acte, ou bien contre eux-mêmes ou bien contre les autres."

Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre (France Culture, 2018)